Débutée le 02 novembre dernier, la formation sur la réforme du secteur de la sécurité (RSS) a pris fin le vendredi 13 novembre 2020 au sein de l’enceinte de l’école du maintien de la paix (EMP).
Première du genre (puisque l’école depuis sa création n’avait jamais formé uniquement de civils et de surcroit des femmes selon les dires des 1ers responsables) , cette formation qui a concerné les femmes du Niger, du Mali et du Burkina Faso, est considérée comme spéciale puisqu’il fallait prendre en compte tout ce qui était lié au genre, tout ce qui était lié au leadership féminin a souligné le directeur de la dite formation et d’ailleurs un des instructeurs (au lieu de professeur) , policier, commissaire principal, consultant et formateur Aboubacar Sokona et de poursuivre que cela consistait à connaitre d’abord la RSS de façon générale, et enfin de savoir à quel moment il fallait intégrer la dimension genre dans la RSS ( ces deux notions nécessaires qui constituent les deux principaux volets de la RSS).
Le choix porté sur cette école n’est pas le fruit du hasard a répondu avec fermeté, confiance et sans crainte la représentante de DDG ( Danish Demining Group), Linda Joelle Bauma.
Pour elle, l’EMP a une expertise en matière de sécurité (puisqu’elle a les meilleurs instructeurs à Bamako), a aussi des facilités des infrastructures, sa capacité à pouvoir accompagner les membres du Vivier et c’est aussi un établissement international de formation.
Et parlant de formation, Sokona n’a pas hésité de prodiguer des conseils à ces stagiaires en ce sens.
En effet, il a exhorté les femmes du Vivier à utiliser les connaissances acquises, car selon lui, une chose est d’avoir des connaissances, une autre, est de les utiliser, c’est pourquoi, pour mieux se faire comprendre, il s’est référé aux propos d’Aristote : « l’excellence est un art que l’on acquiert que par l’exercice constant, il ajoute en disant nous sommes ce que nous faisons de manière répétée , l’expérience n’est donc pas une action mais une habitude ».
En plus de cela, il a invité les femmes à être une équipe et non un groupe parce que pour lui, un Vivier est censé être une équipe au lieu d’un groupe « donc c’est un aspect très important et au-delà de cela, je vous conseillerai d’utiliser les connaissances. Vous venez d’acquérir des connaissances en RSS, à vous de mettre en pratique les connaissances théoriques acquises sur le terrain, ce qui va contribuer à atteindre les objectifs du Vivier ».
Sokona qui est revenu sur l’ambiance qui était vraiment conviviale, a mentionné en outre que ses attentes avaient été comblées à travers les résultats du pré-test et du post-test tout en constatant une nette amélioration sur tous les participants « L’ambiance était vraiment conviviale, bon enfant ; il y’avait de l’engagement, de l’amour (c’est ce qui a même joué positivement sur les travaux de groupes, les exercices et on a pu allier théorie et pratique. Et c’est aussi une des rare fois qu’on a une classe cent pour cent féminin ; ce qui n’est pas fréquent ici ( l’école a des stages intégrés et il n’ya pas de stage composé uniquement que du personnel féminin ».
Quelques bénéficiaires se prononcent à l’issue de la formation.
Fatoumata Idrissa Maiga, membre du Vivier Mali, animée d’un sentiment de joie et surtout de reconnaissance, a souligné avoir retenu beaucoup de choses, parce que, selon elle, en tant que leader, elle veut vraiment participer à la RSS.
« Ce sentiment de joie résulte du fait que, pendant ces deux semaines, il y’a eu partage d’expériences et d’apprentissage avec les instructeurs au niveau de l’EMP et aussi avec nos autres sœurs et collègues du Burkina et du Niger », a-t-elle dit.
Même son de cloche pour la Nigérienne Aichatou Ranaou , en plus d’être très satisfaite du contenu du programme , de sa qualité et de la motivation des instructeurs, a indiqué que selon sa compréhension, la RSS concernait tout le monde, qu’elle n’était pas uniquement réservée aux porteurs d’uniforme, aux forces armées et que en tant que acteurs de la société civile, ils avaient leur rôle à jouer « et j’ai retenu aussi qu’il est important qu’on s’implique, qu’on s’outille pour contribuer à une bonne réforme du secteur de la sécurité ; outillée dans le sens ou tous nos pays sont affectés par les problèmes de guerre , il faut forcement qu’on s’implique avec les outils qu’il faut ».
Il en est de même pour Djénéba Sidibé/ Sangaré qui se sent très « enrichie » à l’issue de cette formation, car selon elle, elle a appris d’abord la notion de concept de sécurité, et aussi la prise en compte de la présence féminine dans le secteur de la sécurité « Vraiment, je peux dire que mes attentes ont été comblées de façon pratique en matière d’acquisition de compétences de formation ; maintenant, ce qui reste à renforcer, c’est la mise en pratique de ce que nous avons appris sur le terrain ».
Il est à noter qu’il ya eu aussi la participation d’autres stagiaires à d’autres formations et ce fut une cérémonie de clôture conjointe.
La remise de certificat et la photo de famille a mis fin à la dite cérémonie.
Source: Feminin Actu