L’École de Maintien de la Paix Alioune Blondin BEYE, à travers « Les Débats du CARESS » a abrité une rencontre d’échanges le 28 août 2020 sur la thématique : « les actions et apports de la CEDEAO à la résolution des crises au Mali ». Cette rencontre a enregistré la participation du haut représentant de l’Union Africaine, SEM Pierre Bouyoya ; du Représentant Permanent de la CEDEAO SEM Hamady Boly ; de l’ambassadeur du Ghana, SEM Général Francis Adu Amanfoh ; de la Chargée d’Affaires de l’ambassade de la République fédérale du Nigeria, Mme Sarah Bukar-Godwin ; de nombreux jeunes leaders et influenceurs de la Société Civile Malienne, ainsi que celle des auditeurs du master en maintien de la Paix et Reconstruction de l’Etat Post-conflit.
Le Directeur Général de l’EMP-ABB, le Général de Brigade Mody Béréthé a rappelé à cette occasion l’esprit qui a fondé « Les Débats du CARESS » qui met en place un cadre de dialogue et d’échanges entre différents acteurs sociopolitiques du Mali autour des sujets d’actualité politique, sociale, culturelle et économique, dans un de convivialité familiale, et sans tabou. Il a aussi rappelé les liens qui existent entre l’Ecole de Maintien de la Paix Alioune Blondin et la CEDEAO, l’EMP-ABB étant l’un des trois centres d’Excellence de la CEDEAO chargée de la formation des cadres devant contribuer à la montée en puissance de la Force en Attente ouest africaine, dans le cadre de l’Architecture de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine (APSTA).
Au regard de l’implication directe et active de la CEDEAO dans la résolution de la crise au Mali, il a estimé que l’EMP-ABB a un rôle important à jouer en servant de point d’entrée et de rencontre entre les acteurs nationaux et la communauté internationale à laquelle la CEDEAO sert d’organisation leader. Cette contribution est aussi assurer par les différentes prestations du CARESS, à travers ses actions de formation et de recherche, dont l’un des produit phare a été produit sur le conflit éleveurs / agriculteurs en partenariat avec la NDC et le KAIPTC sous la direction de la CEDEAO.
Il a tenu à exprimer ses marques particulières de remerciement à l’Institut d’Etude sur la Sécurité (ISS) dont le représentant au Mali, M. Ibrahim Maiga a assurer la modération de la rencontre.
Répondant aux différentes préoccupations des participants, l’ambassadeur Boly, représentant permanent de la CEDEAO au Mali, a rappelé que la CEDEAO, créée en 1975, est l’une des organisations les plus dynamiques de l’Afrique. Elle fut créée pour lutter contre la balkanisation de l’Afrique et pour favoriser la bonne intégration des peuples. A cet effet, les aspects économiques de l’intégration ainsi que les questions de paix et sécurité sont mises en exergue dans ses différentes politiques. Se référant aux différents mécanismes de gestion de conflits de l’institution sous régionale, il donné des clarifications sur les différentes positions prises par l’organisation sur la crise actuelle au Mali, expliquant les difficultés posées au regard des différents contextes constitutionnels ainsi que les mesures prévues pour la gestion des crises à l’intérieur des Etats membres. Il a souligné qu’en dépit des mesures déclarées appelant à la mise en place d’un embargo, de nombreuses initiatives d’assouplissement ont été prises, notamment grâce à des intervention pour laisser passer les denrées et produits de première nécessité.
Quant au représentant de l’Union Africaine au Mali, l’ambassadeur Bouyoya, abondant sur la crise malienne, il indique que le principe de la subsidiarité a été respecté car la compétence de la CEDEAO a été reconnue. Il pense que seuls les Maliens doivent décider de la suite du processus politique qui appelle à la mise en place d’une transition. Il renouvelle la disponibilité de l’UA a continuer à appuyer l’effort sous-régional et à faire bénéficier les maliens des leçons apprises dans de nombreux autres pays du continent, dans un esprit de solution africaine aux problèmes africains.
L’ambassadeur du Ghana, SEM Général Francis Adu Amanfoh, a souhaité la mise en place d’un gouvernement d’Union nationale et l’organisation d’élections crédibles. La chargée d’affaires du Nigeria, Mme Sarah Bukar-Godwin, a abondé dans le même sens, mettant en exergue l’engagement de son pays au sein de la CEDEAO pour une résolution de la crise, de différentes manière, notamment en appui au médiateur, l’ancien président de son pays Goodluck Jonathan.
Les jeunes leaders et influenceurs de la Société Civile Malienne participants à la rencontre d’échanges ont souhaité que les messages suivants soient relayés par les panelistes :
la CEDEAO soit plus proche des peuples et qu’elle ne soit plus perçue comme une organisation de défense des pouvoirs en place, au détriment de leurs populations ;
que la question des prolongations des mandats présidentiels dans la sous-région reçoive les mêmes attentions et réponses qu’un changement inconstitutionnel du pouvoir, cela comme mesure de prévention des conflits;
la prise en compte effective par la CEDEAO des questions de bonne gouvernance dans les Etats membres;
la contribution de la CEDEAO aux discussions en cours au Mali afin que :
le contenu de la transition soit connu d’abord avant d’en fixer le terme ;
les critères à remplir pour qu’un gouvernement soit considéré comme un gouvernement d’union nationale soient précisés en amont.
la conception malienne de la gouvernance soit bien cernée afin que les balises soient mises en place pour éviter un retour à la situation antérieure ;
une nouvelle génération d’hommes politiques voit le jour au Mali;